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lundi 13 octobre 2025

Les forges catalanes

Les Forges Catalanes : un patrimoine industriel montagnard


Utilisées du XVIIᵉ au XIXᵉ siècle dans les zones de montagne – Alpes, Massif Central et Pyrénées – les forges catalanes témoignent d’un savoir-faire métallurgique unique.

Le terme « forge catalane » désigne à la fois le bâtiment et la technique traditionnelle de transformation du minerai de fer.

Un savoir-faire né dans les Pyrénées

Apparues dans les Pyrénées au XVIIᵉ siècle, les forges catalanes ont connu un véritable essor au XIXᵉ siècle.
En 1840, on en dénombrait près de 57 dans l’Ariège, principalement dans le Comté de Foix. Les forges de Nogarot et de Saint-Paul d’Assan ont d’ailleurs fonctionné jusqu’en 1866.

Les premières forges étaient à bras, c’est-à-dire actionnées par la force humaine. Elles étaient installées directement sur les gisements de minerai de fer. Lorsque le filon s’épuisait, les ouvriers démontaient l’installation pour la réimplanter ailleurs, laissant derrière eux creusets et scories.

Par la suite, ces forges ont évolué en moulines à fer, fonctionnant comme des moulins à grains, avant d’adopter la trompe hydraulique — également appelée Trompe des Pyrénées — qui utilisait la force de l’eau pour activer le martinet.

Une organisation rigoureuse et un fer de qualité

Les propriétaires des forges étaient souvent des nobles ou de grands propriétaires forestiers. Certains possédaient plusieurs forges et détenaient également des concessions minières, comme celle de Vic-dessos, qui alimentait de nombreuses installations.

Le fer des Pyrénées était réputé dans toute la France pour sa qualité exceptionnelle. Le Pic du Rancié (1 586 mètres) fut pendant longtemps une véritable richesse minérale, « offrant ses entrailles pour nourrir toute une région».

L’architecture des forges catalanes

D’une superficie moyenne de 200 m², la forge était installée sur un cours d’eau bénéficiant d’une chute de 7 à 10 mètres. L’emplacement devait permettre un accès facile pour le transport du minerai, du charbon et des produits finis.

L’eau de la rivière actionnait la trompe hydraulique, qui à son tour faisait fonctionner le martinet.
La construction faisait appel à des matériaux locaux :

  • Bois de chêne (provenant des environs de Pamiers) pour le bassin,

  • Bois de sapin pour le canal,

  • Galets de la rivière pour les murs.

Le hêtre était l’arbre le plus utilisé pour la production du charbon de bois.

Des ouvriers au travail exigeant

Les ouvriers, essentiellement issus de la région, travaillaient en deux équipes (jour et nuit), chacune composée de quatre personnes :

  • Le Foyer, chef et responsable de la forge,

  • Le Maillé ou Marteleur, chargé de battre le fer,

  • Deux Escolas, responsables du feu et du vent.

À cela s’ajoutaient :

  • Quatre valets pour concasser le minerai,

  • Un garde-forge chargé de l’approvisionnement,

  • Un commis chargé de la comptabilité et des commandes.

L’apprentissage commençait entre 17 et 18 ans et durait 18 mois à 2 ans, à la charge de l’apprenti lui-même.

Les conditions de travail étaient rudes : chaleur, fumée, poussière, bruit et obscurité rythmaient le quotidien des ouvriers. Autour de la forge, on trouvait souvent une halle à charbon, deux magasins (pour le minerai et le fer), ainsi que le logement et le bureau du commis.

Le déclin des forges catalanes

Avec l’arrivée des hauts-fourneaux au XIXᵉ siècle, plus puissants et plus productifs, les forges catalanes ont peu à peu disparu, emportant avec elles tout un pan du patrimoine industriel et humain des montagnes françaises.

--> Pour en savoir plus :

Les forges catalanes – OpenEdition Books

Fabienne Séguier


lundi 6 octobre 2025

mon ancêtre Pierre, paysan tarnais...

 

Montredon Labessonié, hiver 1805

Pierre, 20 ans, fils de métayer, travaille aux champs avec son père. Le tambour du village annonce que les jeunes hommes doivent se présenter à la mairie pour le tirage au sort.

  • Si Pierre tire un bon numéro, il rentre chez lui et reprend la charrue.

  • Si Pierre tire un mauvais numéro, il doit rejoindre l’armée de Napoléon et peut-être partir pour l’Italie, l’Autriche ou l’Espagne.


Les choix de Pierre

  1. Accepter : partir à la guerre, la mort dans l’âme, mais avec l’honneur de défendre la patrie.

  2. Chercher un remplaçant :

    • Une famille riche du village peut payer un volontaire à sa place.

    • Mais Pierre est pauvre : il n’a pas l’argent.

  3. S’échapper :

    • Se cacher dans les forêts de la Montagne Noire.

    • Rejoindre d’autres “insoumis” qui vivent dans la clandestinité.

    • Risque : s’il est pris, il sera puni comme déserteur.

  4. Simuler une maladie :

    • Se casser une dent pour “ne pas pouvoir mâcher”.

    • Se brûler la main pour être déclaré inapte.

    • Risque : blessures irréversibles, et parfois les médecins militaires n’étaient pas dupes.


Le dilemme

Pierre hésite. Son père a besoin de lui pour travailler la terre. Sa mère pleure à l’idée de le voir partir “chez l’Empereur”.
Mais s’il refuse, il risque la prison… ou pire.

La fin de l'histoire : Pierre est parti....., son père est mort et il a déserté pour revenir à Montredon Labessonnié travailler la terre.


Monique Biau

lundi 29 septembre 2025

Ton ancêtre gaulois n'était pas forcément français !

 La Gaule était le nom donné par les Romains à une grande région de l’Europe occidentale habitée principalement par des peuples celtes (qu’on appelle aussi Gaulois).

1. Situation géographique

La Gaule ne correspond pas seulement à la France actuelle :

  • La Gaule proprement dite (ou Gaule chevelue) : grosso modo la France actuelle.

  • Elle s’étendait aussi sur :

    • la Belgique,

    • le Luxembourg,

    • une partie des Pays-Bas,

    • une grande partie de la Suisse,

    • le nord de l’Italie (la « Gaule cisalpine »),

    • et même une partie de l’Allemagne à l’ouest du Rhin.

2. Les Gaulois

Les Gaulois étaient organisés en tribus indépendantes (comme les Arvernes, les Éduens, les Helvètes, etc.), avec leur propre aristocratie, leurs druides et leurs guerriers. Ils ne formaient pas un pays uni mais un ensemble de peuples partageant une culture et une langue celtiques.

3. La conquête romaine

  • En 58-51 av. J.-C., Jules César mène la Guerre des Gaules et soumet la majorité des peuples gaulois.

  • Après cela, la Gaule devient une province romaine.

  • Elle sera profondément romanisée : développement des villes, du latin (qui donnera naissance au français), des infrastructures (routes, aqueducs), etc.

👉 En résumé :

La Gaule = un vaste territoire celte correspondant surtout à la France actuelle mais aussi à une partie de ses voisins, conquis par Rome au Ier siècle av. J.-C. 


(sauf un petit village d'irréductibles gaulois situé en Armorique....)



Monique Biau 


lundi 22 septembre 2025

parce que nos ancêtres se perdaient



L’histoire des panneaux Michelin au bord des routes est intimement liée à l’essor de l’automobile et à la volonté de Michelin de faciliter les déplacements des conducteurs. Voici un résumé chronologique :


🌍 Contexte

  • Au début du XXᵉ siècle, les routes françaises étaient mal indiquées. Les conducteurs se perdaient souvent, et la signalisation variait beaucoup d’une région à l’autre.

  • Michelin, déjà connu pour ses pneus et son fameux Guide Michelin (créé en 1900), décide de s’impliquer dans la signalisation routière.


🛑 La naissance des panneaux Michelin

  • 1910 : Michelin commence à installer des bornes de signalisation en béton, souvent surmontées d’un panneau émaillé blanc avec lettres noires.

  • L’idée est d’indiquer clairement :

    • les directions (panneaux fléchés),

    • les distances (bornes kilométriques),

    • les dangers (virages, passages à niveau…).

  • Ces panneaux étaient produits par Michelin, mais fournis gratuitement aux communes, avec pour seule contrepartie la mention discrète du nom « Michelin » en bas.


🏗️ Caractéristiques

  • Fabriqués en béton armé pour résister aux chocs et aux intempéries.

  • Recouverts de plaques émaillées, lisibles de loin.

  • Typographie sobre, normalisée (contrairement à la signalisation artisanale d’avant).


🚗 Déploiement massif

  • Entre les années 1920 et 1970, des milliers de panneaux Michelin ont été installés partout en France.

  • Ils sont devenus un symbole familier du paysage routier français, au même titre que les bornes kilométriques blanches et rouges.


⚖️ Déclin

  • Dans les années 1970, la normalisation européenne de la signalisation routière a imposé de nouveaux panneaux (ronds, triangles, bleus/verts/rouges normalisés).

  • Les panneaux Michelin, jugés trop hétérogènes, ont progressivement disparu.

  • Aujourd’hui, beaucoup ont été détruits, mais certains sont encore visibles dans les villages ou conservés par des passionnés.


🎨 Héritage et patrimoine

  • Les panneaux Michelin sont aujourd’hui considérés comme un patrimoine routier et industriel.

  • Des associations et des collectionneurs s’efforcent de les préserver.

  • Ils restent un symbole de l’âge d’or du tourisme automobile et de l’innovation de Michelin.

Monique Biau

lundi 15 septembre 2025

quand on mangeait du chien en France !

Oui, on a déjà mangé du chien en France : un pan méconnu de notre histoire culinaire




Manger du chien en France ? Aujourd’hui, l’idée provoque souvent un mélange de stupeur et de rejet. Et pourtant, l’histoire prouve que cette pratique a bel et bien existé, notamment dans des contextes bien particuliers.

Une consommation liée à des périodes de crise

C’est surtout lors des grandes périodes de disette ou de guerre que la consommation de viande de chien a été observée en France. Le cas le plus marquant reste celui du siège de Paris de 1870 à 1871, pendant la guerre franco-prussienne. Face aux pénuries alimentaires extrêmes, les habitants de la capitale, affamés, ont dû se tourner vers des sources de protéines inhabituelles: chiens, chats, rats, et même animaux du Jardin des Plantes (comme les éléphants Castor et Pollux, abattus en décembre 1870).

À cette époque, plusieurs boucheries spécialisées dans la viande de chien sont apparues. On estime qu’à la fin de l’année 1870, il existait au moins trois boucheries canines officielles à Paris, notamment dans le quartier de Montmartre. Des menus de restaurants datés de décembre 1870 attestent de plats à base de chien, parfois appelés "civet de chien" ou "gigot de chien sauce poivrade", présentés avec des appellations raffinées pour en masquer l’origine.

Une pratique marginale mais documentée

En dehors des périodes de guerre, la consommation de chien est restée très marginale. Toutefois, on trouve des traces de cette pratique dès le XVIIIe siècle, en particulier dans des milieux très pauvres ou en milieu rural. Dans les années 1910-1920, des rapports de police mentionnent également des boucheries clandestines vendant de la viande de chien, parfois de manière déguisée.

Certains historiens rapportent aussi qu’à Lyon, pendant l’Occupation allemande durant la Seconde Guerre mondiale (1939-1945), la viande de chien aurait été consommée, encore une fois par nécessité.

Un tabou devenu culturel

Avec le temps, le chien a acquis en France un statut d’animal de compagnie à part entière, renforcé à partir du XXe siècle, et particulièrement après les années 1950. De ressource alimentaire de dernier recours, il est devenu un compagnon fidèle, protégé par la loi. Aujourd’hui, la consommation de viande de chien est interdite en France par la réglementation sur la protection animale (notamment l’article L214 du Code rural).

La dernière boucherie cynophagique (spécialisée dans la vente de viande de chien) en France a fermé ses portes en 1925. Cette fermeture marque la fin officielle de la vente publique de viande de chien dans le pays .​

En Allemagne, celle de Munich a vendu de la viande de chien jusqu'en 1946.


Monique Biau

lundi 1 septembre 2025

les différents ordres en France

🏰 Ordres royaux et militaires sous l’Ancien Régime

🔹 Ordre de Saint-Michel (1469, Louis XI)
→ Premier ordre de chevalerie français, récompensant noblesse et fidélité au roi.

🔹 Ordre du Saint-Esprit (1578, Henri III)
→ Le plus prestigieux ordre royal, réservé aux grands seigneurs et aux princes.

🔹 Ordre de Saint-Louis (1693, Louis XIV)
→ Premier ordre militaire français accessible aux officiers non nobles, récompensant bravoure et mérite militaire.

🔹 Ordre de Saint-Lazare (fusionné avec l’ordre de Notre-Dame du Mont-Carmel en 1608)
→ Ordre hospitalier puis militaire, principalement honorifique sous les Bourbons.

🔹 Ordre du Mérite Militaire (1759, Louis XV)
→ Pour officiers protestants servant la France, principalement étrangers (ex : Allemands).


🇫🇷 Ordres impériaux sous Napoléon

🔹 Légion d’honneur (1802)
→ Remplace tous les anciens ordres royaux après la Révolution ; récompense civils et militaires.

🔹 Ordre de la Couronne de Fer (1805, royaume d’Italie napoléonien)
→ Pour récompenser services rendus dans le Royaume d’Italie.

🔹 Ordre de la Réunion (1811)
→ Pour intégrer et honorer les élites des territoires annexés par Napoléon.


⚜️ Ordres modernes (actuels en France)

- Légion d’honneur (1802, toujours en vigueur)
Ordre national du Mérite (1963, par de Gaulle)
Ordre des Palmes académiques (1808)
Ordre du Mérite agricole (1883)
Ordre du Mérite maritime (1930)
Ordre des Arts et des Lettres (1957)


M. Biau


lundi 25 août 2025

LE DIMANCHE DE QUASIMODO

1er Avril 1380 en ce dimanche de Quasimodo, PÉZENAS ville Consulaire de l’Hérault, vient de nommer ses nouveaux Consuls.

Ces élections se tiennent invariablement à cette date précise mais de quel jour s’agit-il et pourquoi ce nom?

Oubliez toute inspiration anachronique tirée du livre de Victor Hugo « Notre-Dame de Paris », il faut chercher ailleurs !

Le dimanche de Quasimodo, trouve son origine dans le calendrier chrétien, il correspond au premier dimanche après Pâques, appelé aussi dimanche in albis, dimanche de Saint-Thomas (en référence à la lecture ce jour-là du récit de Saint-Thomas) ou Pâques close.

C’est le dimanche de l’octave de Pâques, la semaine qui fermait non pas le temps pascal, mais la fête elle-même de Pâques. Dimanche de Pâques closes est l’un de ses noms, désuet.

Il est surtout le dimanche in albis.

Au cours de la veillée pascale, lorsque les catéchumènes reçoivent le baptême, l’assemblée reprend le cri de joie de Paul : " Vous tous qui avez été baptisés dans le Christ, vous avez revêtu le Christ. ". Le symbole en est le vêtement blanc qu’ils passent alors. Ils sont in albis.

Quasi modo geniti infantes, comme des enfants nouveau-nés…

Une étymologie populaire attribue ce nom au fait qu’il désigne la fête la plus rapprochée de Pâques, qui est donc pour ainsi dire (quasi modo) une deuxième Pâques. (Wikipédia)

Les Consuls de PÉZENAS ont retenu ce jour précis pour leur assemblée, véritable repaire dans une époque chrétienne, mais des dates différentes ont été fixées pour d’autres villes consulaires du Pays d’Oc.

Revenons quand même à notre fameux Quasimodo, sonneur de cloches de «Notre-Dame de Paris». Victor Hugo a choisi de lui attribuer ce nom car d’après son récit, il fut recueilli un dimanche de Quasi modo !

Anne Cousinié

vendredi 8 août 2025

Retour vers le futur possible à Mazamet !


Le site “Remonter le temps” (https://remonterletemps.ign.fr) est un service proposé par l’IGN (Institut national de l’information géographique et forestière).

Objectif du site

Il permet de :

  • Consulter des cartes anciennes et des photographies aériennes historiques sur toute la France.

  • Comparer ces documents avec des cartes et vues actuelles pour observer l’évolution des paysages, des villes, des réseaux routiers, et des territoires au fil du temps.

Fonctionnalités principales

- Visualisation de cartes topographiques et cadastrales anciennes
- Accès à des photographies aériennes depuis 1919
- Comparaison synchronisée entre cartes anciennes et modernes
- Outil pédagogique et scientifique pour la recherche historique, urbanistique, environnementale, et la généalogie.

Exemple concret :

Tu retrouves un acte de mariage de 1812 mentionnant “au lieu-dit La Croix Rouge, commune du Pont de l'Arn".


==> Avec "Remonter le temps", tu localises exactement ce lieu sur la carte de Cassini ou d’État-Major, confirmes son existence et sa localisation actuelle, et tu l’intègres à ton récit familial.

Ce sera approfondi lors d’une prochaine réunion de l'Amicale Philatélique et Généalogique Mazamétaine , où nous verrons en détail ses fonctionnalités et son utilisation pour nos projets généalogiques.


M. Biau