De la terre tarnaise aux cinq continents : la fabuleuse descendance d’un couple de 1794
Il est des histoires familiales qui forcent le respect autant qu’elles éveillent la curiosité. Celle de ce couple de paysans tarnais, marié en 1794, en fait assurément partie. Plus de deux siècles après leur union, leurs rameaux se sont multipliés au point de former une véritable forêt généalogique : plus de 3 200 descendants, dont près de 2 800 encore vivants aujourd’hui.
Des racines bien ancrées, des branches qui s’envolent
L’histoire commence dans une petite commune du Tarn, au cœur de la Révolution française. Deux jeunes gens s’unissent, sans imaginer que leur postérité s’étendra bien au-delà des collines qu’ils cultivaient.
Aujourd’hui, un tiers des descendants vit encore dans la région d’origine, perpétuant ce lien discret mais tenace avec la terre des ancêtres. Un autre tiers s’est établi en région parisienne, reflet de l’exode rural et de la modernisation du XXᵉ siècle. Le dernier tiers, enfin, est éparpillé à travers la France et les cinq continents. Des branches en Australie, au Canada, en Afrique, en Amérique du Sud ou au Moyen-Orient — la diaspora familiale a pris le large.
Une mosaïque de destins
Dans cette immense parentèle, presque toutes les professions sont représentées. On y trouve des ouvriers et des ingénieurs, des paysans restés fidèles à la terre, des enseignants, des artistes, des médecins, des chercheurs… mais aussi quelques figures plus singulières.
Ainsi, l’un des descendants fut ministre du Shah d’Iran, témoin d’une époque mouvementée de l’histoire perse. À l’autre extrémité du spectre social, une prostituée (et voilà que l'on retrouve l'aïeul et sa maison close !) a, elle aussi, laissé sa trace dans les registres. Et entre ces deux vies si différentes, l’histoire d’un bagnard condamné pour avoir refusé de prendre les armes en 1914, à une époque où l’objecteur de conscience n’existait pas encore dans le droit français.
Qu’ils soient restés dans le Tarn ou qu’ils aient traversé les océans, qu’ils aient connu la gloire, la misère ou la simplicité du quotidien, tous partagent un même héritage, celui de deux anonymes de 1794.
Monique Biau




