mercredi 19 novembre 2025

 QUI VOLE UN MOUTON…AURA L’OREILLE TRANCHÉE!

Décision de justice en 1375, Bastide de Saint Amans au Val Thoret .

« En l’an de grâce 1375, le 11 mai, sous le règne du très illustre Roi de France, Charles, Sachent tous, présents et à venir, qu’un homme du nom de Jean MARTIN des Mas vola un mouton appartenant à Jacques LE TISSERAND, Bastide de Saint Amans au Val Thoret, du Diocèse de Lavaur, habitant au lieudit Venès, dans la juridiction de la dite Bastide, l’enleva, l’écorcha et le découpa en de nombreux morceaux, qu’il mit dans un sac et qu’il s’en alla avec le dit sac, comme on l’a dit.

Ensuite il fut découvert et arrêté dans la juridiction de ladite Bastide par les agents du Seigneur notre Roi, comme il a été dit alors qu’il portait les pièces de mouton dans son sac.

Maître BERNARD, notaire ordinaire…de ladite Bastide transmet l’information de ce qui précède comme dit, puis en vertu de la commission qui lui est délivrée par le vénérable et sage magistrat VILLELONGI rendit son jugement en vertu duquel le condamné s’enlèverait une oreille et la fixerait sur un pal planté dans la juridiction de la dite Bastide, dans un endroit appelé … les Espelits au-dessus de la carrière, puis chassant cet homme de la dite Bastide à perpétuité.     

Que le même jour , Jean MARTIN…comme l’attestent les secrétaires de moi, notaire, en leur présence vue et audience, présenta son oreille coupée et la fixa sur le présent pal avec un clou.

De tout ce qui en a été dit ci-dessus, en particulier et en général, Jean COMBESC, gouvernant le bailliage de ladite curie en vertu de l’autorité royale me requiert moi notaire d’en dresser écrit pour la justice royale et d’en publier un ou plusieurs actes si nécessaires ; lecture en fut faite dans la juridiction de ladite Bastide au lieu-dit… les Espelits à la carrière publique en présence des témoins : Jean CAYSSE, Pierre CAVARDÈS, Raymond GUILET, du jeune Jean BOSCASSA, fils de Pierre BOSCASSA, de Jean PONS et de Jean AMALRY du lieu de Saint Amans au Val Thoret, de Jean ALQUIER, d’Etienne RICARD, de SAUVETERRE, de GUILLAUME, chapelain…et de plusieurs autres de ladite Bastide et de moi-même Guillaume GAILLARD, notaire public de ladite bastide en vertu de l’autorité royale, requis de publier ce jugement royal, j’en ai établi des actes publics, un ou plusieurs, si nécessaires et je l’ai revêtu de mon sceau en confirmant les témoignages des susdits. »

Texte proposé par Anne Cousinié

Sources : archives privées. Ceci est la transcription d’un parchemin écrit en bas latin. La traduction en a été faite par M.P. LESAVRE.

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